Les aventures de Cybèle 17
ils tournent la page
Ces quelques lignes marquent un nouveau tournant dans la vie de François et Valérie, nos ambassadeurs amoureux du grand Nord. C’est le passage d’une vie d’aventures maritimes à une nouvelle vie à terre.
Je vous partageais notre dernier hiver à bord, en Islande. Et les péripéties de notre retour – convoyage vers la France en juin 2022. Nous pensions que ce ne serait qu’une nouvelle escale. Que nenni…
Valérie Viel
Une petite remise dans le contexte !
«Je vous avais laissés, en juillet 2022, sur les plages de l’Ile de Batz, en Bretagne Nord, Cybèle nous abritant au gré des marées et au rythme de nos séjours entre Batz, Roscoff et Brest pour suivre mon traitement médical.
Le capitaine s’est remis doucement de ses douleurs du zona, et nous avons fait nos projets pour l’hiver, puis pour l’été suivant.
Enfin l’Ecosse ! Que nous avions jusqu’à présent seulement effleurée lors de traversées rapides. Remise à plus tard. Proche de la Bretagne. Nous aurons le temps d’aller à sa rencontre, lorsque nos navigations se feront moins longues… pensions-nous. »
L’automne est venu – Retour à Brest par l’archipel de Molène.
« Recherche d’un port d’hivernage. Pas si simple… Nous ne pensions pas que les ports bretons étaient aussi sollicités ! Rendez-vous pour refaire nos passeports. Avec les embouteillages que l’on connaît.
Recherche d’une voiture pour nos 6 mois à terre. Nous avions trouvé une voiture à l’achat, reprise au même prix au bout de 6 mois !! Si si ça existe !! On l’a toujours 1 an après !
Oui, mais… Ces conditions à peine remplies, l’automne et l’hiver 2022 – 2023 nous ont entraînés par surprise dans un tourbillon d’évènements et “d’alignements des planètes”. Il y a des signes qu’il faut reconnaître et accepter.
- Des événements qui jalonnent la vie d’une famille.
- Des accidents de santé, qui obligent à une nouvelle hygiène de vie.
- Des amitiés qui offrent de nouvelles opportunités.
C’est le cocktail de la Vie.
Comme en mer, il faut rester humble, analyser son environnement et adapter sa croisière. Flexibilité. Adaptabilité. Survie.
En décembre notre programme “à vue” était de : gérer notre santé à tous les deux (je n’étais plus seule en cause), vider et vendre une maison de famille, accompagner mes parents âgés dans leur déménagement et leur santé, accompagner des enfants qui traversaient aussi des périodes de vie agitées, ET ! Programmer la rénovation d’une petite maison en bord de mer dont nous étions devenus futurs propriétaires en l’espace de 2 mois !!
Après de très nombreuses circonvolutions, nous décidions finalement et à regret de nous séparer de notre belle Cybèle.
Contraints de rester à terre sans savoir quand et comment nous pourrions repartir naviguer, nous ne pouvions raisonnablement pas la laisser au ponton. Navire destiné aux grands horizons, et tout au moins à abriter la vie à son bord, nous ne pouvions même plus y vivre.
Et surtout, sur la recommandation de nombreux amis dans le nautisme, ne pas attendre avant de vendre. Ne pas laisser notre bateau perdre de sa valeur sans pouvoir lui assurer les soins quasi quotidiens nécessaires à son bon état.
Après l’échec d’une première visite enthousiaste avec promesse d’achat, nous l’avons finalement confiée aux bons soins d’agents spécialisés.
Ce n’est pas le genre de bateau qui se vend en claquant des doigts. Typé grand voyage et en excellent état. Il fallait trouver les acquéreurs prêts à mettre le budget sur un bateau “barre en mains”…
Pendant l’hiver, nous avons continué à la surveiller et l’entretenir, malgré notre programme chargé. Au printemps, les soins du carénage nous ont obligés à la changer de port. Nous en avons profité pour embarquer une dernière fois des petits-enfants pour une virée à Molène. Pas loin. Mais déjà trop pour la santé du capitaine. De quoi confirmer notre décision.
Nous en avons profité encore pendant l’été, mais seulement au port ou à l’échouage, entre les nombreux rendez-vous de santé ou de rénovation. Et comme si le destin nous confirmait encore que c’était la fin, nous avons aussi “cerise sur le gâteau” récolté – après dénonciation… – une mise en demeure des Affaires Maritimes (je sais ce nom est obsolète, mais nous le comprenons tous !) pour durée de mouillage trop longue à l’échouage devant notre future résidence !
Nous avons ainsi appris que les mouillages forains sont permis seulement sur une durée de 3 jours et 2 nuits !!! Et que les futurs voisins ne sont pas tous sympas. Nous avons donc rajouté à notre programme les négociations avec la mairie et la DDTM !
Après quelques visites motivées mais non abouties, nous avons reçu à notre bord Guy & Soizic. Bretons exilés en Normandie, ils sont venus par la mer, pour se confirmer et nous confirmer, après quelques heures et un repas partagé à bord, que Cybèle était bien leur choix. Même projet que nous. Vivre à bord le temps de terminer leur vie professionnelle. Puis partir vers l’Europe du Nord pour une dizaine d’années. Avec chien et chats.
Nous avons alors accéléré la préparation de Cybèle et vidé ses très nombreux placards !!!! On comprend comment on a pu vivre à son bord pendant 10 ans sans manquer de rien… il y en avait partout ! On rêve d’avoir de tels rangements dans la future maison… Mais on comprend aussi pourquoi les bateaux coûtent cher quand on voit les aménagements intérieurs et les heures de travail en amont.
Départ pour Roscoff. Il faut expertiser le bateau et le sortir de l’eau. C’est moi qui y vais. Avec mon fils et un ami comme équipiers, histoire de ne pas y aller seule. Encore une fois, le capitaine est cloué à terre. Il ne pourra même pas assurer la dernière navigation avec Cybèle. Il s’est contenté de prendre les photos depuis le ponton…
Comme tout se déroule selon les prévisions, la signature est fixée au début novembre.
Derniers soins à bord. Dernier matin à admirer le lever de soleil derrière les mâtures du port. Derniers sacs à sortir.
Après la tempête Ciaran…. Il a donc encore fallu assurer le bateau qui a vaillamment résisté aux rafales, bien abrité dans le port de Roscoff. Pour cela nous l’avions entièrement mis en sécurité et pour une fois, avions démonté sa tente de cockpit et dégonflé l’annexe. Nous ne l’avions pas encore hiverné du fait des visites et navigations.
De plus ses nouveaux propriétaires avaient hâte de repartir à son bord pour y passer l’hiver chez eux en Normandie.
Tout s’est bien passé pour Cybèle et nous l’avons confiée à ses nouveaux capitaines.
A eux maintenant d’apprendre à naviguer dessus et de l’aimer comme nous l’avons fait.
Pour notre part, beaucoup de difficultés étant maintenant résolues ou en passe de l’être, après 12 mois intenses, nous pouvons maintenant profiter de notre tribu familiale et suivre les travaux de notre future maison, tout en découvrant notre nouveau port d’attache, face au Phare de l’Ile Vierge en Finistère.
Pour moi la page se tourne plus facilement que pour le capitaine.
J’ai adoré notre mode de vie nomade et riche de rencontres, mais je suis heureuse de retrouver un peu plus de temps pour profiter de notre famille, consciente des prochaines échéances de la vie.
Le capitaine a consacré sa vie de loisirs à la mer et au bateau, depuis ses 11 ans. Heureusement, d’autres passions l’animent et il pourra désormais s’adonner aux joies du jardinage, de la musique et des beaux livres.
Nous n’en oublions pas les voyages pour autant, que nous espérons bien reprendre d’une autre façon dès que la maison sera prête.
C’est aussi le moment où les souvenirs vont commencer à affluer. Entre les photos qui remontent automatiquement sur les réseaux sociaux, les amis qui viennent aux nouvelles, la neige qui nous manque en hiver en Bretagne il faudra faire le tri.
10 années de vie à bord.
10 années de navigation
10 pays (et +) abordés ou explorés.
Comment vivre à 2 dans un espace “confiné”.
Des hivers. La découvertes des modes de vie et cultures nordiques.
Des étés. Quelques traversées et le charme de beaucoup de navigations côtières.
De la Baltique aux fjords islandais en passant par les fjords de Norvège et les glaces du Svalbard.
Ces quelques lignes pourraient être le plan d’un futur article sur les grandes lignes de ces 10 années.
Encore une fois, notre fermeture de cockpit a été un gros “plus” pour notre Cybèle et ses futurs acquéreurs. Même pour ceux qui ne sont pas arrivés au bout de leurs envies. Un bel espace de confort en navigation et de vie à bord pour profiter de l’environnement, bien abrités des vents ou du soleil. Encore trop rares sur les bateaux. »
Nous ne quittons pas NV car j’y ai toujours le plaisir d’assurer des missions de Relations Clients quotidiennement.
Vous pourrez relire et redécouvrir notre voyage – ainsi que ceux des autres ambassadeurs NV – grâce aux articles toujours en ligne sur le site NVequipment !
Si l’Europe du Nord vous inspire et vous fait rêver, vous pouvez retrouver notre voyage et nous contacter par notre blog “Les voyages de Cybèle”
Vous pourrez toujours relire et redécouvrir les voyages de François et Valérie ou rejoindre les groupes qu’anime Valérie depuis quelques années : Femmes en Bateau et Women Who Sail Northern Europe. ⬇︎